Fabrice BOURLAND ( suite )

Les portes du sommeil : suite des enquêtes des détectives de l'étrange , voir ici  http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/2015/07/fabrice-bourland.html  .

Deuxième quinzaine d'octobre 1934 , Andrew Singleton , le narrateur , séjourne à Paris. Pour des vacances ? Cela pourrait y ressembler mais il s'agit plutôt d'un séjour en hommage à l'écrivain Gérard de Nerval décédé de manière suspecte le 26 janvier 1855. Il a été retrouvé pendu dans la rue de la Vieille Lanterne à Paris. Tout porte à croire qu'il s'est suicidé. Mais Singleton n'en est pas convaincu. Ses recherches , espère-t-il , permettront d'éclaircir cette énigme.

Mais Singleton et son collègue James Trelawnay qui rejoint très vite Paris, sont désormais des détectives réputés et ils sont appelés à l'aide par le commissaire de police français Fourier qui est confronté à une bien curieuse affaire de mort en chambre close. Le marquis de Brindillac , physiologiste reconnu, est mort semble-t-il de panique durant son sommeil. Ce décès spectaculaire est identique à celui du poète Pierre Ducros survenu quelques mois plus tôt. Ce contexte ne peut qu'attiser la curiosité des deux détectives qui bientôt doivent se lancer à la poursuite d'un suspect , mystérieux autrichien au regard intense : "Quels yeux ! Si sombres , si noirs , si profonds !".

Cette course-poursuite leur permet de côtoyer les surréalistes d'André Breton dont ils sauvent la vie. Ils entrevoient Paul Elluard avant de rejoindre Vienne par le mythique Orient Express. Pour finir ils devront s'introduire en secret dans un château bâti sur un piton rocheux dominant le Danube.

Fabrice Bourland est un auteur imaginatif et érudit. dans ce roman policier tout est prétexte à évoquer des faits historiques comme la police française et les célèbres Brigades du Tigre ou la montée des forces obscures que le nazisme représente. Les références à la littérature populaire sont nombreuses tout comme celles relatives aux recherches sur le sommeil et les rêves qui constituent le thème central du roman. C'est un domaine complexe mais il ne constitue pas une entrave à la fluidité du récit , au besoin des notes de bas de page aident le lecteur.

Et puis comme un leitmotive , de Paris jusqu'à Vienne où il vécut quelques mois , Gérard de Nerval est évoqué. Lorsque Singleton entre en possession d'une mystérieuse missive , le lecteur devine que la mort du poète sera de nouveau au centre d'une prochaine enquête des détectives de l'étrange.