Venez, vous dont l'oeil étincelle : venez, vous dont l'oeil étincelle de curiosité devant ce titre énigmatique. Il y a eu certainement une lueur de doute dans mon regard lorsque j'ai découvert ce récit. Que cache-t-il? Quelle clé m'a permis de l'apprécier ?
La table des matières est très détaillée mais pose de nouvelles questions. Par exemple :
chapitre III : Franches contées
Le guerrier au casque aux bois de cerf
L'église
Les tourterelles bleues
...
Allons consulter le chapitre III.
Et soudain tout devient plus compréhensible à la lecture des sous-titres :
"Où Childebrand vient visiter Marseille. - Où il rappelle à Pacôme et au duc Mauronte qu'ils doivent obéissance à Charles Martel. - Où Childebrand aperçoit Blanche et en est subjugué. - Où il est fait état du mystère du casque aux bois de cerf ...
Une étincelle de joie ! J'ai découvert la clé qui permet de découvrir et d'apprécier les trésors cachés de ce roman.
C'est l'histoire de Marseille vers 736. L'Empire romain s'est disloqué. Les Barbares ont déferlés sur la ville qui est dominée par les Francs et menacée par les Maures venus de par delà les Pyrénées. Le duc Mauronte est le plus important des dignitaires de Marseille, il porte le titre de "patrice". Les francs sauront-ils protéger Marseille ou la ville deviendra-t-elle l'alliée des Maures ?
Que reste-t-il de cette époque violente dans les mémoires ? Il subsiste les histoires des conteurs, des histoires comme celles que le patrice Mauronte aimait écouter, des histoires qui ne se diffusaient qu'oralement et il n'était pas facile de se souvenir de tout. Alors elles étaient peu-à-peu modifiées, enrichies sans doute pour faire plus vrai. Au 8ème siècle on ne parle pas encore de troubadour mais le lecteur pense inévitablement à eux, nous sommes en Provence et ce récit est aussi une histoire d'amour, celle que Childrebrand, le frère de Charles Martel, et Youssouf, le wali de Narbonne, vouent à Blanche la fille de Mauronte.
La lecture de ce roman procure mille étincelles de plaisir. C'est un récit ou l'Histoire et les contes se mêlent. Le haut Moyen-Age brutal devient finalement une époque plus douce et plus belle, aidé en cela par le style de l'auteur, chaud et coloré comme la Provence.
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