Décembre 1944, Dresde. Des cadavres de femmes atrocement mutilés. L’inspecteur de la Brigade criminelle Max Heller est impuissant, le manque de moyens ne lui permet pas de progresser vers l’identité du meurtrier et son enquête se limite à de vaines recherches de voisinage et dans le passé des victimes et à des patrouilles de nuit dans les rues désertes de Dresde. Werner Oldenbusch, technicien scientifique ne lui est d’aucun secours. Le docteur Schorrer assure modestement les fonctions de médecin légiste. Le supérieur de Heller, le SS Rudolf Klepp est persuadé que le criminel se cache parmi les juifs allemands. Pendant ce temps des rumeurs se répandent, la population parle d’un dépeceur, d’un grand singe qui se serait enfui du zoo.
Ce roman policier historique commence d’une manière très classique dans un contexte de nombreuses fois décrit : une population démunie qui a faim et froid, la peur continuelle de la Gestapo, le quotidien ponctué d’alertes aériennes. La propagande nazie promet le déploiement prochain d’armes miraculeuse pour gagner une situation chaque jour plus proche d’une défaite inéluctable. Fuyant l’ogre soviétique, les réfugiés affluent de l’Est. Le SS Rudolf Klepp, est persuadé que le criminel est un juif qui se cache parmi eux.
Max Heller est un ancien combattant de la Grande Guerre, avec sa femme Karin ils ont deux fils qui combattent sur le front de l’Est et dont ils sont sans nouvelles depuis plusieurs mois.
L’attention du lecteur est relancée dans la seconde partie du roman. Du 13 au 15 février 1945 un déluge de bombes s’abat sur Dresde, des bombes incendiaires brûlent tout, faisant fondre ce qui est métallique, les abris souterrains deviennent des pièges mortels. Dresde est rasée, la population décimée.
L’enquête de Heller reprend en mai 1945. Dresde est occupé par l’Armée Rouge. La police allemande a été supprimée. Les crimes de femmes n’ont pas cessé, Heller a convaincu le général Medvedev de reprendre l’enquête. Il seconde un jeune commissaire politique Alexei Sayatchev dans de nouvelles recherches. Le contexte a changé : traque des anciens criminels nazis psychopathes cachés parmi les anonymes, découverte par le peuple allemands des atrocités commises au nom du 3ème Reich, soldats soviétiques portés par un sentiment de vengeance. Le final des recherches du duo germano-soviétique est réussi avec des rebondissements et un bon suspense qui avait fait défaut avant. Le destin entrevu pour les principaux personnages est habile et permet d’imaginer une suite prometteuse.
Frank GOLDAMMER – L’épouvantail de Dresde . Titre original « Der Angstmann » ( Allemagne – 2016 ) traduit par Justine Coquel pour les Éditions du Masque, parution le 18 septembre 2024 . ISBN 9782702451137 .
Présentation éditeur : Novembre 1944. Le régime nazi est proche de l’effondrement et la ville allemande de Dresde ploie sous la violence de la pauvreté. Sans compter les rumeurs racontant qu’un être effroyable, à peine un homme, rôde la nuit dans les rues désertes. Lorsqu’on découvre le corps mutilé d’une infirmière dans un cabanon désaffecté, les habitants murmurent aussitôt que c’est l’œuvre de l’Épouvantail.
Max Heller, inspecteur de la brigade criminelle, est déterminé à trouver une explication rationnelle à ce crime, mais la police n’a plus de moyens, et son chef, un SS impitoyable, ne lui épargne rien. Entre la gestion laborieuse des réfugiés en surnombre, le rationnement et les fréquentes alertes aériennes, Heller glane péniblement quelques indices. Mais quand on trouve le corps d’une deuxième femme, il commence à prendre au sérieux la menace de l’Épouvantail …
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