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Par mille et une histoires
C’est la deuxième enquête de La détective privée Gabrielle Kaplan dans le Protectorat du Maroc au début des années 1950. Première enquête, « Crépuscule à Casablanca » voir ICI .
Le travail de manque pas pour la sympathique Gabrielle Kaplan. Elle doit retrouver le mari de madame Barou, un médecin réputé de Casablanca. Plus surprenant qu’une possible affaire d’adultère, le commissaire Renaud l’appelle à l’aide. Renaud est peut-être le seul flic intègre de la police de Casablanca qui ressemble plus à une police politique qu’à une police judiciaire. Le cadavre poignardée d’une femme a été retrouvée place Centrale, au cœur du centre administratif de la ville. La police a pu évacuer le corps avant qu’il n’apparaisse à la vue de tous. La crainte qu’un vent de discrédit ne souffle sur la police et l’administration coloniale est forte et impose d’agir vite et dans la discrétion. Les indépendantistes ne doivent pas en profiter. C’est une enquête sur mesure pour Kaplan.
La victime était une prostituée, reconnaissable à ses tatouages. Le lecteur entre dans une page d’Histoire du Protectorat. A l’époque à Casablanca il n’y avait pas de prostitution de rue, ni de maisons closes. Les prostituées avaient un quartier réservé, le Bousbir. Elles vivaient un véritable esclavage sous la coupe de maquerelles. Les seuls hommes admis dans le Bousbir étaient les clients. Il est compliqué d’enquêter dans ce lieu. Par ailleurs les recherches sur la disparition du docteur Barou sont dans une impasse. Pour relancer son récit, Melvina Mestre emmène le lecteur à Marrakech où un nouveau cadavre tatoué a été découvert.
Marrakech, la Ville ocre, sous l’impulsion du pacha issu de la famille El Glaoui et proche des européens, est en plein essor pour devenir une destination touristique prisée. De somptueuses soirées y sont données. Marrakech vit entre modernité et traditions. Ces deux visages vont faire progresser les enquêtes de Gabrielle Kaplan. La signification de tatouages aux motifs complexes rapproche la détective de la solution et tout s’accélère au rythme de filatures et courses en voitures et à dos de mule. Dans les montagnes de l’Atlas, modernité et traditions se côtoient aussi.
Avec les enquêtes de Gabrielle Kaplan, Melvina Mestre affirme sa maîtrise du roman policier historique dans un cadre géographique dépaysant et dans un contexte historique propice aux énigmes habilement mises en scène. Elle connaît très bien les deux.
Melvina MESTRE – Sang d’encre à Marrakech . Parution le 15 mars 2024, Éditions Points . ISBN 9791041400065 .
Présentation éditeur : 1952, les corps de deux prostituées portant sur le ventre le même tatouage sont découverts à Casablanca. Le commissaire Renaud se serait bien passé de cette délicate affaire. Il demande de l’aide à Gabrielle Kaplan, et leur enquête s’oriente vers Bousbir, le fameux « quartier réservé » de la ville. Mais bientôt on compte d’autres victimes tatouées, un médecin, une religieuse… Quels terribles secrets se cachent derrière ces assassinats ? Gabrielle tiendrait-elle une piste sérieuse du côté de Marrakech ? Et ne court-elle au-devant de dangers dans ces paysages montagneux de l’Atlas ?
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