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19 avril 2020 7 19 /04 /avril /2020 05:40
Patricia RAPPENEAU

Le parvis des assassins : j'ai été très vite emporté par la lecture de ce roman policier historique. Patricia Rappeneau réussit à captiver dés les premières pages. Il y a le chantier de Notre-Dame de Paris et bien sûr la curiosité est attisée. Nous sommes en décembre 1306. Le récit commence au pas de course, la course d'Erlend Goidenhove un ado, heureux est fier, son père Ulrich est le proviseur du trésor, une fonction délicate puisqu'il est responsable de la gestion financière de ce chantier grandiose.  Quelques mots d'Histoire et déjà une catastrophe. Un cadavre est retrouvé dans la loge du proviseur. Tout accuse le père d'Erlend qui va devoir se transformer en fin limier pour découvrir le vrai coupable et surtout rétablir l'honneur de son père. 

Quelques mots d'Histoire et j'ai beaucoup appris. L'auteure a choisi de parsemer son récit de mots de l'époque, de personnages ayant vraiment existé tout comme ces lieux et rues de Paris aujourd'hui parfois disparus. Juste ce qu'il faut d'Histoire, pour faire plus vrai. J'ai souvent pensé à l'immense travail de recherches effectué pour que ce voyage dans le temps soit crédible. Le glossaire et les notes à la fin du roman sont utiles et instructives. Tout est crédible avec en plus cet agréable équilibre entre Histoire et aventure. Et le charme opère !

Quelques mots d'Histoire et des péripéties en cascade. Des filatures, des expéditions nocturnes, un complot, des évasions, des galeries souterraines. Pas une minute de répit. Jacques de Molay commandeur des Templiers et le roi Philippe le Bel entrent en scène ! Erlend est le narrateur. C'est un héros intrépide et habile mais qui parfois doute et cela le rend encore plus attachant. Il est aidé par d'autres ados, filles et garçons. Il y a aussi une bohémienne et Modo, quasi géant, un peu idiot, revenu de croisade la langue coupée par un barbare. 

Quelques mots d'Histoires, des aventures épiques et de la bonne humeur. C'est aussi un roman social avec notamment le clergé omniprésent à l'époque, des professions  puissantes et des marchands venus de toute l'Europe. Le Parvis des assassins n'est pas sans rappeler Notre-Dame de Paris, le grand roman, mais cette fois la fin est heureuse. Ce roman est aussi destiné aux jeunes lecteurs qui y trouveront détente et pédagogie. 

Bibliographie de Patricia Rappeneau ici  

Éditions  La Bouinotte  

 

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 06:48
Gaëlle  AUDÉON

Le roi divers : c'est l'histoire de la septième croisade. Le roi Louis ( Louis IX - Saint Louis ) avait prononcé le voeu de se croiser en 1244 lors d'une violente dysenterie qui avait failli l'emporter. Les préparatifs furent longs et ce n'est que le 12 juin 1248 que le Roi quitte Saint-Denis. Il embarque à Aigues-Mortes mais l'ensemble de sa troupe mit de longs mois à le suivre. Le roi fait escale de l'été 1248 au printemps 1249 à Chypre. Enfin l'ost se rassemble à Damiette en Egypte durant l'été 1249.

Gaëlle Audéon a choisi de nous faire vivre cette croisade à travers les récits de plusieurs protagonistes, autant de visions, autant de ressentis qui confèrent à ce roman historique non seulement un charme et une richesse rares parce qu'il y est fait une place importante aux femmes mais aussi un souffle épique porté par le récit presque au jour le jour des opérations militaires.

La reine Marguerite est le regard féminin du récit. Elle a été obligée de tout abandonner y compris ses enfants confiées à sa belle mère qui assure la régence du royaume.  Marguerite personnifie l'angoisse, les doutes, le désarroi, d'une mère et d'une épouse. Durant la croisade, elle est tenue à l'écart des évènements mais elle est consciente des pertes subies par l'ost, autant lors des combats qu'à cause des épidémies, des famines ou des tempêtes. Le 8 avril 1250 elle accouche d'un fils, Jean Tristan, à Damiette.

Avec Jean de Joinville jeune sénéchal du comté de Champagne, le lecteur est au coeur de la diplomatie, de la stratégie militaire, de la logistique et des combats. C'est principalement à travers son regard que le lecteur côtoie le Roi dont il est un proche. Joinville participe au Conseil de guerre, aux combats, chevauchées, assauts et replis. Les croisés sont tour-à-tour assiégeants et assiégés. Le Roi est retenu prisonnier après la bataille de Mansourah, de délicates négociations doivent s'engager et sont compliquées par les changements politiques  à la tête du sultanat d'Egypte.

La richesse du récit de Gaëlle Audéon réside dans le fait que la croisade est vue et analysée du côté des croisés mais aussi du côté des musulmans. J'ai beaucoup appris sur ce monde complexe même si des notes de bas de pages ou un lexique en fin de roman auraient été utile et m'auraient évité des recherches ( au premier abord il n'est pas facile de définir Sarrasin, Turc, Mamelouk, Sultan, Émir ou Atabeg ... ). La liste des principaux protagonistes au début du roman est à ce titre précieuse mais j'ai regretté l'absence des personnalités musulmanes.

L'auteure met aussi en avant Alphonse de Poitiers, jeune frère du Roi et son épouse Jeanne. Alphonse et Jeanne participent à la croisade mais sont critiques vis-à-vis de cette expédition lointaine. Jeanne souffre d'être tenue à l'écart de son époux retenu auprès du Roi. Alphonse est tout aussi critique et exhorte son frère à revenir dans son royaume de  France alors menacé par l'Angleterre. La décision du Roi est implacable, il reste en Terre Sainte, interdit à son jeune frère de se rendre en pèlerinage à Jérusalem et le renvoie en France. Cela permet au lecteur, grâce à Alphonse et Jeanne, d'avoir un aperçu du royaume sous la régence de Blanche de Castille, mère de Louis IX.

Après les combats malheureux d'Egypte, les croisés rejoignent la Syrie et la fabuleuse cité d'Acre durant l'été 1250. Le Roi va s'employer à restaurer les places fortes de Terre Sainte. Durant cette période et jusqu'en 1254 de fréquentes négociations auront lieu pour nouer des alliances, non seulement avec le monde musulman mais aussi avec les Tartares de l'est de la Volga. Avec l'appui de son fidèle Joinville, Louis IX se rend à Césarée, Jaffa et Sidon, à chaque fois pour de colossaux chantiers de fortification. Marguerite ne fut jamais associé à aucune décision même pour ce qui la concernait personnellement. En 1253 elle accoucha à Jaffa d'une fille prénommée Blanche. 

Le 3 juillet 1254, après plus de dix semaines de traversée, le Roi, la reine, leurs enfants et leurs gens y compris Joinville, débarquent en Provence six ans après avoir quitté la France et sans que les croisés n'aient prié à Jérusalem.

Ce roman ( il faudrait absolument ajouter le qualificatif "historique" sur la couverture ) fourmille de détails et de personnages. Sa lecture m'a ravi. Sans aucun doute possible, le travail de Gaëlle Audéon repose sur des recherches nombreuses et solides. Une bibliographie et ses sources de renseignements permettraient de légitimer et de valoriser sa mise en scène. La lecture de ce récit est facilité par une chronologie précise et un espace géographique où il est facile de se repérer grâce à une carte figurant au début ( mais regret, l'Egypte n'y figure pas alors que l'essentiel des combats s'y déroule ). La couverture m'a beaucoup plu ( la mer et le sable ). J'ai mis un peu de temps à apprécier le titre "Le Roi divers". Divers est à prendre au sens de "qui présente plusieurs aspects". Avec cette définition tout s'éclaircit. Ce roman historique mérite de trouver un lectorat, les passionnés d'Histoire y trouveront de quoi assouvir leur passion.

Merci à Librinova

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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 06:54
Minette  WALTERS

Les dernières heures : Minette Walters abandonne le roman policier pour un roman historique. L'aventure commence pendant le mois caniculaire de juillet 1348, dans le Dorset sur la côte sud-ouest de l'Angleterre pendant le long règne d'Édouard III. Le récit de Minette Walters est d'une intensité rare.

Le Moyen-Âge offre une multitude de sujets au romancier : il y a les seigneurs et les serfs, des amours impossibles, les guerres, les famines, des brigands, des complots, la religion toute puissante. La violence est omniprésente, celle des armes mais aussi le viol comme représentation de la domination de l'homme sur la femme. Durant l'été 1348, la peste déferle sur le Dorset. La mort noire n'épargne personne, c'est un châtiment envoyé par Dieu. Le domaine de Develish sur les rives de la rivière Frome va-t-il survivre à ce sombre fléau ?

Sir Richard le seigneur de Develish est une des premières victimes. Ce n'est certainement pas lui qui aurait sauvé son domaine, mauvais gestionnaire, sa vie se résumait à la recherche du plaisir avec de jeunes filles. Il n'a pas d'héritier mâle, seulement une fille, Eleanor, quatorze ans, stupide, fière et fourbe. Contre toute attente, l'épouse de Sir Richard, Lady Anne, âgée de seulement vingt neuf ans, prend le domaine en main, ses dernières heures ne sont peut-être pas encore arrivées ... Conseillée par le sage Gyles Startout, ses décisions seront bonnes : isoler le domaine de Develish dans l'espoir que la peste l'épargne et nommer un régisseur capable de diriger une communauté coupée du monde. Ce nouveau régisseur est un serf, Thaddeus Thurkell, un géant au teint basané. Hugh de Courtemains, le favori de Sir Richard, est évincé.

Le décors est planté en quelques pages. Minette Walters grâce à un travail de recherches historiques rigoureux et ample, reconstitue de manière brillante la vie quotidienne dans le Dorset au 14ème siècle. La magie d'un Moyen-Âge aussi violent qu'attachant fait le reste. Rivalités, complots, secrets de famille s'installent et tissent un récit fascinant avec des péripéties en cascade. L'auteure sait faire du lecteur un complice, il est dans la confidence grâce à quelques extraits d'un journal intime tenu par Lady Anne. L'aventure est aussi au rendez-vous lorsque Thaddeus à la tête d'un petit groupe d'éclaireurs est envoyé à l'extérieur de Develish pour découvrir où en est la mort noire. Pas une seule page ( 520 au total ! ) n'est ennuyeuse ! J'ai souvent pensé aux "Piliers de la terre" de Ken Follett, les deux sagas sont tout aussi foisonnantes.

Et ce n'est pas fini, la famine menace le domaine de Develish près duquel rôdent des bandes de pillards. Mais c'est une autre histoire que j'attends avec impatience ...

Merci aux Éditions Robert Laffont 

 

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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 18:19
Laurent  DECAUX

Le Roi fol : la plume alerte de Laurent Decaux m'avait enchanté dans son premier roman "Le seigneur de Charny", un récit d'aventures médiévales ( voir ICI ). Souvenez-vous, la famille de Charny, propriétaire du Saint-Suaire, y avait côtoyé le roi Charles VI, c'était en 1382. Dans son deuxième roman Laurent Decaux fait de Charles VI son personnage central. Mais ce n'est pas une énième biographie sur la vie de ce Roi de France, c'est le récit d'un court épisode de son règne. Le lecteur ne sera pas déçu, l'aventure picaresque est toujours au rendez-vous, l'époque s'y prête bien. C'est aussi l'occasion de faire connaissance avec des personnages historiques hauts en couleur et de comprendre pourquoi Charles VI fut surnommé le Roi fol.

Après un bref rappel pour resituer le contexte, place à l'Histoire et aux histoires. Tout se déroule entre la fin du long hiver glacial et l'été caniculaire d'août 1392. Jeune le roi Charles VI avait su s'entourer de conseillers habiles pour redresser son Royaume. Bien lui en a pris car Charles VI ne décide rien, il rêve de croisades, imagine la Paix avec l'Angleterre, envisage de résoudre le schisme de l'Eglise mais ses réflexions ne mènent à rien. Ce Roi fait pitié. La vie dissolue de la Reine agace. Les rivalités entre les Grands du Royaume inquiètent. C'est un Moyen-Age décadent et spectaculaire que l'auteur met en scène. Cette mise en scène se traduit par des tableaux vivants, les armes s'entrechoquent dans une joute aux flambeaux, dans les cuisines une foule s'active sous les ordres du maître-queux Taillevent pour mitonner des festins. Le Moyen-Age est aussi complots, alliances secrètes et trahisons. On y assassine dans la pénombre des murailles. Le Roi va-t-il être entraîné dans une guerre contre le duc de Bretagne alors que sa raison défaille comme chez la reine Jeanne sa mère ?

Un tonalité épique souffle sur ce roman. Un vrai bonheur de récit d'aventures historiques, à la fois distrayant et instructif. Complots et suspense, trahisons et rebondissements rythment le récit. On apprend beaucoup, sur cette époque si éloignée, comme à suivre Paul et la jeune et belle Florie lors de leurs promenades amoureuses dans le Paris de l'époque. La profession de Paul promis à devenir imagier ( c'est à dire à la fois copiste, enlumineur et peintre sur pierre et sur bois ) préfigure la Renaissance.

Merci aux Editions XO   http://www.xoeditions.com/  et à Laurent Decaux pour sa sympathique dédicace.

 

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 15:32
Matilde ASENSI

Iacobus : le héros de ce roman historique est Galcerán de Born, chevalier de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Cet ordre monastique fut fondé au 11ème siècle à Jérusalem et était destiné à la création d'hôpitaux en Terre Sainte. Il devint un ordre militaire pour assurer la protection de leurs établissements puis pour combattre les Sarrasins. Obligés de quitter la Terre Sainte après la défaite de Saint-Jean d'Acre en 1291, les Hospitaliers rejoignent alors Chypre puis Rhodes. Le 14ème siècle les voit riches d'une partie des biens des Templiers, leur influence politique s'étend jusqu'en occident et ils contrôlent la Mer Egée grâce à une flotte puissante. De nos jours l'Ordre Souverains de Malte a hérité des traditions humanitaires de l'Ordre des Hospitaliers.

Galcerán de Born est chevalier hospitalier, il est aussi médecin. Son habileté à observer et à résoudre les énigmes les plus compliquées lui a valu le surnom de Perquisitore. Venu de Rhodes, il séjourne à l'abbaye de Ponç de Riba en Espagne. Il recherche un adolescent qu'il identifie en la personne d'un novice, Jonas. Ce dernier va l'accompagner lorsque le chevalier doit rejoindre Avignon en avril 1317 pour y rencontrer le pape Jean XXII. Le souverain pontif lui confie une mission particulièrement difficile. Le Perquisitore doit rechercher la cause de la mort de Philippe IV le Bel, de son garde des sceaux Guillaume de Nogaret et du pape Clément V, trois personnages historiques disparus après la malédiction prononcée en 1314 par Jacques de Molay, grand maître de l'Ordre du Temple lors de sa mort sur le bûcher. La réputation du Perquisitore n'est pas surfaite, avec une facilité déconcertante, il résout ces trois énigmes historiques ! Le résultat est malheureusement peu crédible, surtout l'épisode lié à l'explication des circonstances de la mort de Philippe le Bel. Cette première partie du roman est cependant alerte et de lecture facile.

Une autre mission attend Galcerán de Born, le pape et le grand Commandeur de l'Ordre des Hospitaliers lui demandent de retrouver le trésor ... des Templiers ! Après la suppression de l'Ordre du Temple de Salomon et les persécutions des Templiers, ceux-ci ont fui vers l'Espagne et surtout vers le Portugal où ils sont soupçonnés de se réorganiser. L'or des Templiers n'a-t-il pas été caché sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle ?

Voilà donc Galcerán, toujours accompagné de Jonas puis d'une belle et mystérieuse juive, en habit de pélerin sur le chemin de Compostelle au départ d'Arles. Arrivé en Espagne durant l'automne 1317, le voyage du trio devient très lassant pour le lecteur. C'est une succession de descriptions architecturales et de narrations historiques qui ne passionnent pas ( cela ressemble à une pâle copie du livre 5 du Codex Calixtinus, "Guide du Pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle" ). L'ensemble constitue une série d'indices ésotériques que seul Galcerán arrive à décrypter.  Le lecteur finit par se perdre dans le scénario qui peu-à-peu prend une tournure fantastique. Une surprise attend le lecteur courageux au final mais ce n'est pas la solution de l'énigme du trésor des Templiers qui reste bien gardé ...

Dernier reproche, le héros du roman pense comme un individu du 21ème siècle. Par exemple ses commentaires sur le "défaut de Paris, c'est qu'il y a trop de monde" et sur les "amoureux de la vitesse" sont anachroniques.

Pour découvrir l'auteure : http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/2017/05/mathilde-asensi.html 

 

 

Matilde ASENSI
Matilde ASENSI
Editions France Loisirs

Editions France Loisirs

Matilde ASENSI
Grand Livre du Mois

Grand Livre du Mois

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 05:56
Jean  DIWO

 

Les chevaux de Saint-Marc :  en ce début de 13ème siècle , le prince des tournoyeurs est sans contestation possible le preux chevalier Guillaume d'Amiens . Il a gagné la renommée et fait fortune. Le lecteur le suit dans les tournois à mêlée qu'il dispute dans la plaîne de Lagny puis à Meaux. Il s'agit de combats entre deux troupes armées qui en plein champ exécutent chevauchées , charges , ruses et duels. C'est un combat fictif mais pas sans danger , les armes sont réelles et les accidents mortels fréquents . Etienne de Longchamp , ami de Guillaume , est tué près de Meaux. Le désespoir de Guillaume d'Amiens le pousse à écouter Foulques de Neuilly qui prêche la quatrième croisade. Sa décision est vite prise , Guillaume désormais va combattre les infidèles en participant à la croisade qui se prépare. La belle et frêle Marie devra l'attendre.

Après de longs et laborieux préparatifs et des négociations interminables , l'ost prend le chemin de Venise en février 1202. Enrico Dendolo , doge de Venise , élu , a accordé une aide financière indispensable et fournit une flotte gigantesque pour un débarquement au Caire : il faut en effet transporter des milliers de combattants , des vivres et quatre mille cinq cents chevaux ( à bord des huissiers ). La flotte appareille en octobre 1202 . Les croisés doivent faire escale à Zara en Dalmatie pour reprendre au nom du doge une place forte confisquée par le roi de Hongrie.

La prise de Zara est le premier épisode qui va conduire les croisés vers une toute autre destination que la Terre Sainte. En effet , Boniface de Montferra , comte italien qui dirige la croisade , s'est laissé convaincre par Alexis 4 de l'aider à reprendre le trône de l'empire byzantin orthodoxe usurpé par son oncle Alexis 3. La flotte est au large de Constantinople en juin 1203. Les combats amènent Alexis 4 sur le trône mais il refuse de payer ce qu'il avait promis aux croisés. Alexis 4 est mal accueilli par le peuple bizantin , il est renversé . Dans ce climat de guerre civile , les croisés lancent un nouvel assaut contre Constantinople en avril 1204.

Malgré quelques lenteurs , Jean Diwo réussit à capter l'attention du lecteur et souvent à le passionner . Les faits historiques sont bien relatés même si parfois il manque des repères chronologiques précis. Au final une tragédie a eu lieu : le pillage sauvage de la ville , un carnage horrible , le vol des rîchesses de Constantinople. Les véniciens imposent sur le trône Baudouin de Flandres ( Baudouin 1er ).

Tout au long de ce roman historique , le lecteur est touché par la connivence , l'entente fusionnelle entre le chevalier ( personnifié par Guillaume d'Amiens ) et sa monture , entre l'homme et le cheval. Parmi les oeuvres d'art confisquées , se touvent les chevaux de Saint-Marc , quatre statues antiques de chevaux en cuivre qui ornent de nos jours la façade de la basilique Saint-Marc à Venise.

 

Jean  DIWO
Jean  DIWO
Jean  DIWO
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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 04:40
Paul Charles DOHERTY ( suite )

Le tome précédent de la série des enquêtes de Hugh Corbett a été présenté ici http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/2014/01/paul-charles-doherty-suite.html 

Le livre du magicien :  Début décembre 1303 , Edouard 1er d'Angleterre et Philippe le Bel ont réuni chacun une délégation au chateau de Corfe dans le Dorset , un peu à l'ouest de Poole. Les deux souverains souhaitent déchiffrer un livre écrit par Roger Bacon ( 1214 - 1294 ) , franciscain et savant anglais réputé. Il s'agit du "Secretus secretorum" dont français et anglais détiennent une copie . Ce livre s'est révélé jusqu'à maintenant indéchiffrable. Rédigé en latin , aucun mot n'est en revanche reconnaissable. Quel code secret permettrait de découvrir le contenu du livre ?

Les délégations comptent des savants mais aussi les meilleures espions de chaque camp , Amaury de Craon d'un côté et Hugh Corbett pour le roi d'angleterre. L'enjeu est de taille , ce livre pourrait révéler des découvertes inestimables comme par exemple faire voler un être humain ou fabriquer de l'or. La rivalité entre les deux royaumes a commencé plusieurs mois auparavant et leurs recherches ont déjà semé bien des cadavres.

Y a t-il un lien entre ce conflit larvé et les meurtres de jouvencelles commis à Corfe ? Le château de Corfe est très isolé , des brigands rôdent alentours et des pirates croisent au large des côtes du Dorset. La neige fait son apparition. Cet isolement augmente la tension et le mystère qui entoure les enigmes auxquelles sont confrontés Hugh Corbett et ses fidèles adjoints Ranulf et Chanson le palefrenier . Cette atmosphère est très propice à une lecture agréable mais il manque un peu de suspence et des rebondissements pour pleinement captiver le lecteur. La fin est à ce titre décevante.

 

L'auteur Ian Morson évoque également les travaux scientifiques de Roger Bacon à travers les enquêtes de William Falconer . Voir  ici  http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-ian-morson-48643998.html .

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 04:47
Caroline  ROE  ( suite )

Consolation pour un pécheur :

Une légende raconte que le Saint-Graal serait conservé dans les montagnes de l'Est des Pyrénées. Des fresques religieuses semblent l'attester.

Mai et juin 1354 , une rumeur se répend dans Gérone comme quoi le Saint-Graal serait détenu par un inconnu qui proposerait la sainte Relique à la vente. Il n'en faut pas plus pour déclencher dans la région une frénésie de convoitise bientôt accompagnée de peur car des meurtres et le vol de fortes d'argent sont commis. Malgré ce contexte bien sombre , des membres de l'Eglise Catholique voient plutôt tout cela d'un bon oeil car la Relique pourrait aussi apporter la notoriété à la ville de Gérone. Son évêque , Berenguer de Cruilles, est persuadé qu'il s'agit d'une imposture. Il charge son médecin particulier , le juif Isaac , de mettre fin à ce trafic et de découvrir le ou les coupables.

Isaac sait écouter mais il est aveugle alors il lui faut compter sur l'aide de son serviteur Yusuf et de sa fille Raquel pour observer et trouver les indices permettant de retrouver le Graal , s'il existe ... Daniel que le charme de Raquel ne laisse pas insensible , va leur apporter une aide précieuse car la quête du Graal est toujours une entreprise dangereuse.

Je restais sur une impression mitigée après la lecture du troisième tome ( voir ici   http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/2014/10/caroline-roe-suite.html ) , celui-ci m'a réconcilié avec cette série.

 

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 05:07
Jean - Luc  AUBARBIER

Le talisman cathare :  pour écrire ce roman , l'auteur s'est inspiré de l'histoire vraie de Bernard de Cazenac et d'Alix de Turenne. A travers leur vie , toute l'épopée de la croisade contre les albigeois est retracée.

Alix et Bernard se sont rencontrés en 1201. Bernard de Cazenac , seigneur de Castelnaud , vivait entre Périgord et Quercy au dessus des eaux de la Dordogne. Il est de la religion cathare comme ses ancêtres depuis deux siècles. Sa famille se transmet de génération en génération un médaillon contenant le secret du catharisme. Nul ne doit ouvrir ce talisman sauf si la foi cathare venait à être menacée d'extinction. Alix , femme troubadour , a rejoint la religion cathare après avoir épousé Bernard.

En 1208 le pape Innocent III appelle à la croisade contre l'hérésie cathare . Simon de Montfort à la tête d'une armée va transformer le Languedoc en une immense boucherie. Aux atrocités suivent les vengeances auxquelles succèdent de nouvelles atrocités. Blanche la fille de Bernard et Alix est brûlée vive comme hérétique. Ce deuil cruel entraîne ses parents dans une spirale sanglante. Leur destin permet à l'auteur de retracer cette époque tragique où pendant la première moitié du 13ème siècle la guerre et l'Inquisition vont peu à peu exterminer ( le mot n'est pas exagéré ) les adeptes du catharisme dont les derniers représentants , parmi lesquels Bernard et Alix , sont réfugiés à Montségur dans les Pyrénées. Les assiégés capitulent en mars 1244. C'est la fin et le moment pour Bernard de Cazenac d'ouvir le talisman cathare.

Jean - Luc Aubarbier a souhaité reconstituer cet épisode cruel et tragique. Le résultat est superficiel , le roman est court ( à peine 250 pages en livre de poche ) succession d'évênements survolés , de lieux et de personnages énumérés. Ce roman peut constituer une approche mais en aucun cas un roman historique digne de ce nom.

Pour approfondir le sujet , voir deux ouvrages présentés dans ce blog :

http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-les-cathares-81021583.html

http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-les-cathares-83287283.html

http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-les-cathares-85035618.html

http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-les-cathares-fin-86391478.html

 

 

Jean - Luc  AUBARBIER
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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 04:56
Caroline  ROE  ( suite )

Antidote à l'avarice :   mars - avril - mai 1354. Le contexte historique en Espagne à cette époque et tel qu'il est présenté en début du roman, est prometteur. Le roi d'Aragon Pedro IV s'apprête à entrer en guerre contre la Sardaigne car des marchands d'Ancône accusent des navires catalans d'actes de piraterie. Ils en appellent à l'arbitrage du pape Innocent IV ( à cette époque les papes vivaient en Avignon ). Dans le même temps , l'archevêque de Tarragone en Aragon a convoqué ses évêques à un conseil général. La délégation de l'évêque de gérone , Berenguer de Cruilles , est particulièrement nombreuse , un véritable convoi entreprend le voyage vers Tarragon. Parmi les voyageurs se trouvent le mèdecin juif de l'évêque , Isaac qui se déplace avec Judith son épouse , Raquel sa fille et Yusuf son jeune apprenti. Le déplacement est aussi l'occasion de livrer une religieuse à la justice de Tarragone.

Le voyage occupe une longue partie du roman , le chemin suivi est celui de la via Augusta , ancienne voie romaine venant de Rome et appelé via Domitia avant de franchir les Pyrénées pour rejoindre le sud de l'Espagne jusqu'à Cadix.  Le trajet est émaillé d'incidents suspects , un jeune homme blessé et laissé pour mort sur le bord de la route est recueilli et soigné par Isaac et sa fille. A cela s'ajoute la rencontre de deux louches musiciens , un mystérieux message secret découvert sur un cadavre , une attaque par des brigands heureusement repoussée.

Tous ces évênements , ajoutés au contexte géopolitique tendu font immédiatement penser à un complot , aux prémices d'un conflit ou à une affaire d'espionnage , d'autant plus que le convoi est dérouté vers Barcelone afin que l'évêque de Gérone puisse rencontrer le roi Pedro IV. L'ensemble est cependant très embrouillé. Difficile de s'y retrouver , le lecteur finit par se préoccuper des affaires de coeur de la fille d'Isaac.

Le séjour à Tarragone est écourté , l'évêque Berenguer devant les menaces pesant sur les juifs rejoint précipitemment Gérone pour un épilogue particulièrement décevant. La lecture de ce roman est donc très ennuyeuse avec un contexte historique peu connu , riche mais mal mis en valeur. Isaac , le héros aveugle , a un rôle très discret.

 

Ce titre est le troisième de la série consacrée à Isaac de Gérone , les deux premiers ( "Le glaive de l'archange"  et  "Remède pour un charlatan"  ont été présentés ici  http://mille-et-une-feuilles.over-blog.com/article-caroline-roe-75040642.html  . Les autres titres disponibles en français sont :

- Consolation pour un pêcheur

- Potion pour une veuve

- Vengeance pour un mort

- Le guérisseur et la mort

Un huitième titre existe en anglais et n'a pas encore été traduit en français.

 

 

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